En phase avec les journalistes

La fusion entre la TSR et la RSR a fait coulé pas mal d’encre. Des politiciens (Berset, Broulis, Longchamp et d’autres) s’en sont mêlés. Leur principal grief résidait dans la réunion des rédactions sous un seul chef, ce qui risquerait d’uniformiser le contenu de l’information et la diversité des opinions. Les victimes seraient donc les téléspectateurs et les auditeurs asservis par la redevance à Radio télévision suisse (RTF). On peut le craindre dans une certaine mesure, mais il reste les radios et télévisions privées qui peuvent faire diversion. Sans compter la presse écrite et les sites Internet. Le citoyen a donc un large panel pour s’informer différemment s’il s’ennuie avec le service public.

À mon avis, et cela personne ne l’a vraiment relevé, le principal danger concerne les journalistes. Actuellement le marché de l’emploi dans le secteur est sinistré. Un journaliste qui perd son travail n’en trouvera plus. Ce phénomène s’élargit à la presse écrite où il reste Edipresse-Tamedia et Ringier. Tous les cadres de ces entreprises se connaissent, ont passé d’un côté ou de l’autre. Ils forment une sorte de caste où les postes sont interchangeables. Eux ne sont jamais virés. Mais pour les journalistes de terrain, ceux qui ramènent des articles, la situation est précaire.

La pression est forte. J’ai entendu une fois cette réponse : « Si vous n’êtes pas contents, vous pouvez aller voir ailleurs », une règle de management simple. C’est Alain Jeannet de L’Hebdo qui avait dit ça à l’occasion d’un sondage de satisfaction au sein de la rédaction, qui avait révélé des résultats déplorables. C’est la réponse à laquelle les journalistes de la RTF doivent s’attendre, si on les délocalise, si on baisse leur temps de travail, si on leur change d’affectation ou si on revoit leur salaire à la baisse. Aller voir ailleurs, mais où ?