En phase avec les intermittents

Les artistes n’ont pour ainsi dire aucun poids politique dans ce pays. A quelques exceptions près, ils ne font pas de politique et leurs travaux, spectacles, expositions, théâtres ne le sont parfois que très indirectement. Tout homme politique, de gauche à droite, tiendra un discours sérieux et profond sur la nécessité de l’art dans notre société, sur la primauté de la culture, sur les délices de l’opéra ou sur l’exutoire bienvenu des festivals en plein air. Mais quand il s’agit de la vie économique des artistes, l’intérêt fait place à la gêne.

Les artistes sont censés être des indépendants et se « débrouiller ». Certes, cela convient à l’artiste solitaire. De nos jours on verrait mal Van Gogh toucher le chômage. Mais beaucoup de productions nécessitent des engagements de personnes pour des projets qui durent deux, trois, six mois, une année. Et puis après, il faut attendre le coup suivant. Et pendant ce temps, les revenus ne sont plus là, mais le loyer et toutes les charges qu’on nous impose continuent à tomber.

La nouvelle loi sur le chômage fait passer de 12 à 18 le nombre de mois qu’il faut avoir travaillé sur deux ans pour avoir droit à des indemnités. Autant dire que pour les artistes, c’est la fin d’une des solutions de dernier recours à ses problèmes de liquidités récurrents.

Et pas que pour les artistes. En Valais, les intermittents du tourisme seront durement touchés. Les partis de droite qui aime tant le tourisme n’en parlent pas. Mais ils seront les premiers à dénoncer les défauts du service dans la branche.

Bref, donc non à la nouvelle loi sur le chômage afin de garder une solution de survie pour les artistes. Ce n’est pas du luxe.