En phase avec la finance

Après des mois de débats autour des milieux de la banque et de la finance, il faut en arriver à la conclusion que l’égoïsme à court terme cache une politique à long terme.

Le gigantesque jeu de l’avion mis en place depuis 2000 a permis à un certain nombre de personnes de tirer leurs marrons du feu avant de tirer leur révérence. L’Etat a dû intervenir pour éviter que les derniers arrivés à la table, de gré ou de force, ne finissent ruinés. Le jeu ayant terminé un cycle, le voilà reparti pour un autre avec les mêmes manières, les mêmes profits et les mêmes dangers. Pendant ce temps, on parle d’éthique, de régulation, de moralité ou d’honnêteté dans les affaires, mais les vrais acteurs mettent déjà en place de nouveaux mécanismes visant à les contourner. La mauvaise conscience n’a pas atteint des sommets suffisants pour remettre en cause les comportements individuels. Tandis que la naïveté de l’opinion reste à un niveau stable.

Celui qui gagnait facilement des dizaines de milliers de francs de bonus en 2005, et qui les gagnera encore en 2010, celui-là fait preuve d’adaptation et mérite la considération de son entourage. Pour la grande majorité des autres, qui n’ont pas accès à ces revenus exorbitants, la vie continue, souvent avec des espoirs revus à la baisse. Le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres. On ne peut même pas rigoler doucement quand les banquiers se plantent. On peut ressentir tout au plus la petite satisfaction d’avoir prévu depuis longtemps que cela tournerait mal. Mais n’est-ce pas là la condamnation des damnés ?