Habiter durable, c’est possible et pas cher

Dix-huit mois. C’est le temps qu’Arnaud Zufferey a consacré à son site internet www.cohabiter.ch. C’est le temps qu’il a fallu pour lire et synthétiser, dans un langage accessible à tous, la masse de connaissance que nous possédons sur le développement durable.

Au cours d’un post-grade en Sciences de l’environnement, Arnaud Zufferey a pu mesurer le fossé qui sépare les connaissances des chercheurs de celles du commun des mortels. « Si vous êtes toujours le seul à savoir, vous n’avez jamais de soutien pour mettre vos projets en route. » Il était donc primordial à ses yeux de commencer par informer. Ses textes sont aujourd’hui repris par des professeurs dans toute la francophonie et son site est visité par plus de 10’000 personnes chaque mois. Sans doute parce que les informations y sont complètes et faciles d’accès, mais aussi parce que cohabiter.ch a choisi de se démarquer clairement des associations écologistes. « Il fallait trouver un chemin du milieu qui puisse toucher les gens », explique le jeune municipal sierrois. « Je tenais à montrer les questions d’environnement sous un jour positif. En disant : voyez, ça fonctionne, plutôt qu’en peignant toujours le diable sur la muraille. »

La preuve par l’acte

Cette vaste entreprise touchant à son but, il a trouvé que cela ne suffisait pas. « C’est très bien de faire des belles théories, mais les gens prétendent qu’elles ne sont pas applicables. » Pour montrer l’exemple et prouver aux professionnels de la construction que c’était possible, il a entrepris de rénover une villa des années 80 pour en faire un modèle d’habitat durable.

Deux ans et seulement 200’000 francs plus tard, sa maison possède les meilleurs labels énergétiques. « J’ai choisi de trouver le meilleur compromis possible entre l’environnement, les besoins d’un ménage normal et un budget raisonnable. » Le pari est réussi et sa maison peut inspirer n’importe quel propriétaire. Outre un chauffage à pellets et des panneaux solaires, Arnaud Zufferey propose aussi des choses très simples. Comme de poser des limiteurs de débit sur les robinets. Ils coûtent 4.50 pièce et divise par deux la consommation d’eau.

Un choix rationnel

Contrairement aux Ecoquartiers ou aux constructions neuves, le modèle proposé par Arnaud Zufferey est utilisable pour améliorer le bilan environnemental de maisons qui existent déjà. Il travaille dans un bureau d’ingénieur valaisan et s’inspire régulièrement des recherches très poussées qu’il a effectué pour sa propre maison afin d’élaborer des projets pour des bureaux ou des habitations. L’exemple porte donc déjà ses fruits.

« J’ai gagné sur tous les tableaux : financièrement parce que les économies d’énergie s’avèrent très rentables mais aussi en terme de qualité de vie. Pour moi vivre en harmonie avec l’environnement, c’est gagner en cohérence et cela est très important pour que je vive bien. » Pour cela il a donné de son temps, de son argent, il circule à vélo, cultive son jardin biologique… Passionné, Arnaud Zufferey l’est sans doute. Mais il ne renonce pas pour autant au confort moderne. Comme nous tous, il utilise un ordinateur, un téléphone portable et un lave-vaisselle. Il prouve qu’à notre époque, respecter l’environnement est un choix, pas une utopie.